La recherche vocale, une progression au ralenti

Pourtant annoncée comme une technologie révolutionnaire, la recherche vocale semble marquer le pas ces derniers mois. C’est notamment la conclusion tirée par la société de conseil nord-américaine Perficient dans le cadre d’une étude menée récemment. Cette dernière vient ainsi conforter un constat déjà réalisé par de nombreux professionnels du secteur. Mais alors qu’en est-il réellement ?

Une évolution qui ne va pas dans le sens des attentes prévues

Il y a quelques années, la commande vocale était annoncée comme un phénomène incontournable. Aujourd’hui, de nombreuses études viennent considérablement nuancer cette prédiction. Le constat est sans appel : si le vocal évolue, de manière lente, il n’arrive toutefois pas au niveau escompté par les professionnels du secteur.

Après l’entreprise Sumo Heavy, spécialisée dans le domaine du digital, c’est désormais au tour de Perficient de diffuser les résultats et conclusions de son enquête menée auprès de plus de 1 000 consommateurs américains.

Si les smartphones sont les appareils les plus utilisés en matière de commande vocale, loin devant les ordinateurs, les tablettes ou les enceintes connectées, l’usage de la voix ne s’y est cependant pas encore massivement démocratisé. Pour preuve, lorsqu’un utilisateur souhaite effectuer une recherche sur un terminal, la commande vocale n’apparaît pas encore comme un réflexe. Elle passe en effet après la saisie de la recherche dans les applications des moteurs, l’ouverture d’un navigateur web (Safari ou Google Chrome par exemple) et l’utilisation du moteur de recherche intégré au téléphone.

L’utilisation de la commande vocale peut-elle alors avoir un intérêt pour envoyer des SMS ? Là encore, près de 80 % des sondés confient avoir plutôt recours à la traditionnelle saisie manuelle.

Du côté des enceintes connectées, moins de 20 % des répondants disent les utiliser pour effectuer une recherche plus de cinq fois par semaine. À contrario, 56 % d’entre eux avouent ne jamais y avoir recours. Malgré une arrivée massive sur le marché, il semble donc que ces produits aient encore du mal à trouver leur place. Cela s’explique notamment par un manque de maturité de ces enceintes et une certaine frustration des utilisateurs lorsque ces dernières ne parviennent pas à comprendre ce qui leur est demandé. Il en résulte un manque de confiance envers les appareils et une baisse mécanique de l’utilisation.

Ce manque de compréhension de la part des assistants vocaux est tout aussi criant sur smartphone. Moins de la moitié des personnes interrogées par Perficient estiment ainsi que Siri, Google Assistant ou Cortana comprennent correctement ce qui leur est demandé. Il s’agit incontestablement d’une véritable limite au développement du vocal dans les usages digitaux.

En ce qui concerne l’utilisation de la commande vocale en voiture, elle ne semble pas non plus indispensable pour les interrogés. 42 % d’entre eux ont ainsi affirmé qu’ils n’utilisaient pas (ou très rarement) le vocal au volant.

Le constat est donc sans appel. Malgré une arrivée prometteuse, le vocal peine aujourd’hui à convaincre les consommateurs et à conquérir son marché. S’il continue à progresser lentement, il est toutefois loin du niveau attendu il y a encore quelques années. Alors s’agit-il simplement d’un manque de maturité de la technologie ou d’un problème plus profond ? Les mois à venir apporteront sans nul doute des réponses sur la cause de cette faible croissance.

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